Le club C7, une association dédiée au Canon X-07
📆 27/03/2020
En septembre 1984, il y a donc déjà plus de 35 ans, naissait le Club C7. L’idée avait germé dans ma tête et dans celle de Gilles Probst, gérant de la société Logi’stick qui éditait des logiciels sur K7 à l’époque.
Nous avions également commis ensemble quelques petits ouvrages truffés de programmes, essentiellement écrits en Basic, pour des machines comme le Casio FX-702P, PB100… et pour le X-07 qui est apparu en 1983 sur le marché français.
Technosaures a déjà présenté « la bête » donc je n’y reviendrai pas. Toutefois, elle avait une grande différence par rapport à ses compétiteurs : elle possédait un véritable écosystème composé de cartes mémoire (RAM et ROM), d’imprimantes ou de transmetteurs infrarouge. Et, cerise sur le gâteau, on pouvait programmer en Assembleur Z-80 en sus du langage Basic livré en standard ! Cela a ouvert à l’époque quantité de possibilités, toutes plus folles les unes que les autres : accéder à des fonctions cachées, accélérer la vitesse des programmes écrits en Basic, s’initier au langage machine, etc. Bref, le Canon X-07 a vraiment constitué un tournant en ce début des années 80 dans l’univers de la pico-informatique, la micro-informatique étant plutôt représentée par les Tandy, Commodore, Atari, Apple ou les premiers PC.
Pour en revenir au Club C7, je me lançais dans l’aventure corps et âme, un peu avant mes 18 ans. Nous avions déniché un petit local à Paris, avenue Philippe Auguste, où nous nous réunissions une fois par semaine pour rencontrer des utilisateurs du Canon X-07, relever le courrier et discuter toute l’après-midi. Je me souviens d’une ambiance particulièrement « bon enfant », détendue et sereine, totalement tournée vers notre passion du moment. Le téléphone sonnait souvent et des « mordus » de notre machine fétiche nous posaient des questions, voulaient acheter telle extension ou connaître le contenu du prochain magazine. En effet, nous éditions tous les deux mois une gazette baptisée Le son du Canon qui présentait des programmes et des articles de fond sur l’utilisation du Canon X-07. Je ne me rappelle plus combien de numéros sont sortis mais le Club a perduré jusqu’à la fin des années 80. Nous avions également organisé une ou deux formations animées par M. Tavernier, un professeur d’informatique ultra-compétent, qui était rompu à la programmation en assembleur. Un grand moment !
En parallèle, des projets plus ambitieux ont été entrepris comme l’écriture de deux ouvrages entièrement dédiés à la programmation en Assembleur sur le X-07 ou la conception (si, si !) d’un lecteur de disquettes 3 pouces ½. Concernant les ouvrages vendus à environ 10 000 exemplaires par les Editions Neptune, vous pouvez les trouver sur Internet car ils ont été scannés par des passionnés : le premier sorti en 1985 s’intitulait Les mystères du X-07 (couverture noire), le second paru un an plus tard, Applications en assembleur dans l’univers du Canon X-07 (couverture rouge). Le lecteur de disquettes fut un projet complexe, réalisé en 1987-1988 (de mémoire !) par deux passionnés que j’avais rencontrés au Club : l’un était spécialisé en hardware, l’autre en software. Cette aventure vraiment extraordinaire a abouti à la fabrication de quelques dizaines de lecteurs qui fonctionnaient finalement « pas trop mal ». En effet, nous avions rencontré beaucoup de difficultés pour mettre au point le code assembleur qui permettait d’utiliser convenablement ce support de stockage. Je me rappelle avoir d’ailleurs croisé un autre produit similaire mais je ne peux pas dire que nous avons inondé le marché.
Le Club C7 a été le début véritable de ma carrière dans le monde de l’informatique et je lui dois donc beaucoup. Il a été le creuset de très belles rencontres, entre autres avec l’un de mes mentors, Christian Lefort, qui était à l’époque Directeur Informatique de la société d’Assurances Présence Vie. Je me souviens qu’il commandait au Club des barrettes mémoire de 8k (vous avez bien lu…) pour augmenter la mémoire de base du Canon ou des câbles Minitel que nous fabriquions la nuit, en petite série. D’autres sociétés nous passaient régulièrement commande de matériels liés au X-07, ce qui a permis au Club de prospérer durant 5 ans.
La fin des années 70 et les années 80 ont vu l’apparition de centaines de machines différentes, toutes plus sympathiques les unes que les autres. De multiples associations comme le Club C7 ont permis de faire découvrir la micro-informatique à des milliers de personnes. Maintenant, les « makers » ont repris le flambeau dans un certain sens pour que les hobbyistes continuent de pouvoir se rencontrer et de partager autour de leur passion commune : le hardware original et le code !